mardi 19 avril 2016

De la réalité à la fiction, en passant par la culpabilité...

Il y a eu, ces derniers temps, et de tous temps sans doute, de nombreux faits divers autour de certains écrivains qui avaient l'impudeur de mettre dans leur roman des pans entiers de leur vraie vie, si ce n'est de faire un roman avec leur vie entière, d'autres qui se voyaient attaqués par un des protagonistes pour avoir raconté et dévoilé ce qui faisait partie de la sphère intime, etc... Je ne sais absolument pas que penser de ces faits, si c'est bien ou mal, si c'est une erreur de se servir de vrais personnages et de les mettre dans son livre, mais ce qui est certain c'est que, à chaque fois que je le fais (et ça arrive forcément à un moment donné : la matière dont se sert un écrivain pour inventer des histoires, c'est la vraie vie !) je ne peux m'empêcher de me sentir un peu coupable...

Pourquoi coupable ? Et bien je me suis évidemment posé la question : en fait, cette culpabilité n'est pas toujours présente. Elle ne l'est pas quand j'évoque des moments de bonheur, quand je fais référence à des ressentis positifs, à des histoires d'amour, à des coups de colère ou à des coups de coeur : ça ne me gêne nullement de piocher dans mon vécu optimiste, je partage même volontiers ces petites pépites personnelles avec mes futurs lecteurs, que ce soit gai ou tendre ou drôle ou un peu furieux ou emporté, ça me va !



En revanche, j'ai beaucoup de mal avec la tristesse et le chagrin, dès lors que je ne suis plus la seule concernée : pleurer, exposer ses blessures, se servir de ces moments si intimes de douleur et de peine, c'est un peu comme trahir son enfant intérieur, qui s'était abandonné à cet instant en toute innocence, et voilà que moi je vais récupérer avec mes mots ces sensations diffuses et qui font mal, et les étaler là, dans cette histoire inventée qui n'a rien à voir avec la vraie vie, avec la réalité, qui est juste un conte, juste un faux, juste une imitation. Et ça me parait injuste, et pas très louable.

Mais comme je ne veux pas rester là-dessus, j'essaie de me replonger dans les récits d'autres auteurs, des gens que j'admire et qui m'ont fait vibrer : ce serait bien le diable si l'un ou plusieurs d'entre eux ne s'étaient pas servi de leurs propres expériences intimes pour écrire leurs plus belles pages ! Et n'est-ce pas justement cette intensité dans leur texte qui m'a touchée, qui m'a aidée à vivre certains jours difficiles, cette sensation qu'ils parlaient vrai, qu'ils vivaient dans leurs mots, qui m'a émue et remuée ? Je vous laisse répondre à cette question qui n'en est pas vraiment une...




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