lundi 30 novembre 2015

Nouveau roman en gestation

Voilà, c'est reparti ! Enfin je crois... Je tiens le début de la naissance de l'embryon d'une idée pour un nouveau roman. Ces derniers mois, je me suis beaucoup occupée de mes deux derniers : celui qui est sorti en juillet et dont il faut faire un minimum la promo, dédicace, salon, marché de Noël, vente sur facebook, etc., et celui en attente d'éditeur qui est maintenant dans la pile d'un comité de lecture d'une maison bien connue (je croise tous les doigts !)...et donc il n'y avait aucune partie de mon cerveau disponible pour donner vie à d'autres idées. Je n'étais pas prête.

Et puis, depuis une ou deux ou trois semaines, je sens que je vais m'y remettre, qu'il le faut, que ça me démange, que quelque chose pousse dans le noir, mais j'ai beau fouiller, rien ne sort encore, tout est souterrain, enfoui, obscur, je ne parviens pas à saisir le moindre filament de cette histoire qui se cache dans l'imbroglio de mes neurones.



Jusqu'à ce soir. Une discussion au téléphone avec mon fils. Un simple dialogue où l'on échange nos impressions et nos quotidiens, où on plaisante, où on se laisse aller à dire tout et n'importe quoi, et d'un seul coup, le sujet est là. Et un ou deux personnages. Et la fin. Et lorsque je m'assois devant mon ordi, je trouve la première phrase, le fameux incipit qui donne l'élan au récit (ou pas : pour John Irving, c'est la dernière chose qu'il écrit !).

Alors yapluka. Se laisser porter par ces premières vagues, les laisser devenir des déferlantes, inventer la vie des héros, construire pierre à pierre, mot à mot, le chemin qui va les mener vers le dénouement vaguement entrevu, se mettre devant le clavier, rêver, chercher, écrire, raconter, créer, voguer, écouter le souffle de cette vie ténue. Bref : accompagner ce nouveau roman en gestation. Je vais m'y mettre, je m'y mets, j'y suis !

mardi 24 novembre 2015

HAIKUS

Parce qu'il y a des jours où seuls quelques mots sont capables de dire beaucoup, voici deux ou trois haïkus que j'ai écrits...



Ma vie se déroule
Je tiens le bout de son fil
Comme un cerf-volant




Le moelleux du lit
Vent qui geint dans les volets
Encore un automne



Larmes et feuilles mortes
Tous les passants les piétinent
Mort ou renaissance ?

dimanche 22 novembre 2015

En attente de publication...

Voilà la période que je déteste le plus : quand le manuscrit a été imprimé et envoyé à un ou plusieurs éditeurs, et que la longue attente commence !

C'est ce qui est en train de m'arriver : mon "petit dernier" est parti par la poste chez un éditeur connu (sur les conseils d'une professionnelle qui l'a lu et apprécié) et voilà, il n'y a plus qu'à ATTENDRE. Se demander si on a bien fait, bien ciblé la maison d'édition, rédigé assez finement la lettre d'accompagnement, pas visé trop haut, etc... Et ne rien savoir pendant des mois. 

Et puis, ce roman, je l'ai déjà envoyé à dix éditeurs, et je n'ai eu que des refus...ou des silences. Alors je finis par ne plus y croire. Sauf que. Si je n'y croyais plus j'aurais cessé de l'envoyer. Tout ça tourne dans ma tête, et y tournera pendant des semaines. Ainsi que des phrases entendues ça et là, prononcées par d'autres auteurs, comme celle-ci : "On reçoit 10, 20, 30 lettres de refus, et puis un jour, un coup de fil : votre bouquin m'intéresse !". Donc il faut croire que les bonnes nouvelles arrivent plutôt par téléphone. Zut ! Est-ce que j'ai bien mis mon numéro ? Le bon numéro ? Encore des questions sans réponses...

Alors en attendant (grrr....comme je déteste ce mot !), le mieux serait d'écrire, de commencer autre chose. Evidemment, j'y pense. Mais ce n'est pas si simple : le texte précédent ne m'a pas vraiment lâchée, il ne vole pas encore de ses propres ailes puisque personne n'a pris le relais...Il va falloir encore un peu de temps avant qu'une idée germe au fond de mon cerveau, que les personnages avec qui j'ai vécu pendant des mois laissent la place à d'autres, que l'urgence de recommencer une histoire me saisisse et me jette devant mon ordinateur pour tracer les premiers mots d'un nouveau roman.

Il va juste falloir ATTENDRE.


jeudi 19 novembre 2015

Pourquoi j'anime des ateliers d'écriture...

Si vous m'aviez posé la question hier, j'aurais trouvé des tas de réponses, mais elles auraient sûrement été différentes de celle que je vais vous faire aujourd'hui. Animer un atelier d'écriture avec des adultes, c'est ce que je fais une fois par mois. C'était la troisième séance aujourd'hui. Les objectifs sont purement ludiques, sans prétention, je n'ai pas le talent pour former des écrivains, juste la passion pour l'écriture et l'envie de la faire partager. A chaque séance, je propose des prétextes pour produire des textes, des déclencheurs divers et variés, des contraintes censées faciliter la création. Certains fonctionnent très bien, d'autres moins, mais les participants sont en général très réactifs et intéressés, ils jouent le jeu, et je suis souvent heureusement surprise de la qualité des textes écrits.

Aujourd'hui, l'ambiance était particulière, et les résultats plus riches et plus intenses que d'habitude. Pourtant, il y avait trois nouvelles personnes, qui n'avaient jamais pratiqué ce genre d'expérience, et plusieurs absents, dont des "meneurs"... Et pourtant... On a démarré doucement, avec un travail à partir d'un incipit plutôt tristounet, qui a provoqué des écrits inattendus, et plutôt joyeux, comme si tout le monde voulait aller contre la tristesse ambiante. Pour essayer de répondre à cette demande de légèreté, j'ai lancé une tournée de "cadavres exquis", qui ont obtenu l'effet escompté : des rires devant les récits absurdes, des jeux de mots et des plaisanteries, une complicité qui s'installe peu à peu.

Et puis j'ai lu quelques haïkus : quelques-uns découvraient cette forme de poésie, cet éclat de vie ramassé en trois vers, la fulgurance d'une image. La consigne suivante fut, bien évidemment, d'écrire un haïku (5-7-5) en y mettant obligatoirement le mot "larme". La concentration est revenue, chacun a semblé chercher au fond de lui-même l'émotion et les mots pour la retranscrire, et les stylos ont couru sur les feuilles. A la lecture, tous se montraient attentifs et à l'écoute, et tous avaient réussi à exprimer en 3 vers un concentré de ressentis, un éclair de poésie, un morceau de lumière. Tous, avec le mot "larme" qui brillait au milieu, larmes parfois étincelantes et parfois glauques, larme solitaire ou partagée, mais toujours dites avec justesse.

J'anime des ateliers d'écriture pour de temps en temps mettre en oeuvre cette magie-là.



lundi 16 novembre 2015

Ecrit quelques semaines après le 7 janvier...Même si aujourd'hui c'est l'automne.

Les printemps persévèrent

Les printemps persévèrent
Malgré la barbarie du monde
Ils éclatent et fleurissent et palpitent
Et les pastels persistent à colorer les sentiers
Mais dans nos cœurs qu’en est-il ?
Et dans nos têtes et nos ventres
Et dans les remous que font les hommes
C’est le sang qui domine
C’est le noir qui barbouille les visages et les rivières
Et la boue qui déborde
Et la folie qui gronde
Les printemps persévèrent
Ils sinuent doucement le long des tiges
Ils caressent de leur lumière tendre
Les forêts et les lits grands ouverts
Et les amoureux plongent au fond des yeux de l’autre
Caressent la chair de l’autre
Essayant d’ignorer le monde qui sombre
Dans nos têtes ça pleure et ça crie
La peur se love et fait sa place
On sait que la mort va gagner
On sait que nos souffrances n’ont pas de fin
Que les bourreaux seront les plus forts
Et pourtant

Les printemps persévèrent.




samedi 14 novembre 2015

Attentats 13 novembre : pourquoi écrire encore ?

Je ne viens pas ici pour polémiquer sur ce qui vient de se passer : l'horreur, le sang, les larmes, le deuil, il n'y a pas de mots pour atténuer cette violence. Voici venu le temps d'une autre forme de guerre que nous essaierons chacun à notre niveau de ne pas subir, de ne pas encourager. Mon propos ce matin est tout autre : écrire a-t-il encore un sens dans ce contexte ? A quoi servent les mots écrits, les récits, les histoires, face à ces actes barbares qui nous dépouillent momentanément de notre objectivité, et nous font douter de l'humain ?

Je ne sais pas répondre et pourtant je suis persuadée que l'écriture là encore peut nous sauver, nous aider à chercher au fond de nous l'étincelle, la petite flamme qui entretient l'humanité en nous. Comment écrire, quoi écrire, pourquoi écrire, je n'ai pas de réponse non plus, mais si chacun fait ce qu'il sait faire le mieux, cela changera forcément quelque chose. Alors je vais continuer à aligner des mots, à chercher à souffler sur ces petites lumières, à construire mes petites maisons de papier, à créer des mondes imaginaires, à décrire aussi ce monde-là en essayant d'y trouver les fenêtres et les portes vers le ciel, et le ciel lui-même...parce que je ne vois pas quoi faire d'autre, et que, même si c'est dérisoire, nos âmes sont les seuls armes que nous possédons pour lutter contre la barbarie.

jeudi 12 novembre 2015

Un peu de poésie...

La forme poétique parfois s'impose...Ce n'est pas ce que j'utilise le plus souvent, mais il est des moments où ce qui s'exprime ne peut pas emprunter une autre voie. Je ne sais pas ce que ça vaut, je ne sais pas ce que j'en ferai (l'idée d'un recueil m'a effleurée mais je n'en ai pas encore la matière, et puis je ne sais pas pourquoi je l'imagine bien avec des dessins ou des peintures en parallèle, donc tout ça est loin d'être mûr) mais pour l'heure je vous copie ici une parcelle de cet univers... Merci d'avance de vos commentaires, quels qu'ils soient.

Les âmes soeurs

Dans les tourbillons obscurs de mondes impalpables
Palpitantes et fragiles dans leurs voiles écarlates
Cachées mais vibrantes muettes et flamboyantes
Elles se cherchent
Frissonnent
Ondulent dans le silence
Elle dansent et tournoient soulevant des lambeaux de rêves
Aucun mot aucun geste
Des ondes
Des flammes vacillantes
Des frôlements
Aussi ténus qu’ailes de papillons
De l’amour qui chuchote
Et quand elles se rencontrent au firmament furieux
Les âmes soeurs explosent en myriades puissantes
Chaos d’étoiles jumelles dans la glorieuse aurore
Leur univers parfait harmonie éternelle.


C.B.