jeudi 12 mai 2016

Journal d'une grossesse littéraire, chapitre 15 : dernière ligne droite !

Non, je ne vous annonce pas la fin, je vous dis juste que c'est la dernière ligne droite. Ce qui veut dire que le dénouement approche et que je suis un peu tendue, car ce serait dommage de rater ma sortie. La fin d'un roman, c'est...comment dire ? un moment particulier autant pour le lecteur que pour l'auteur... Commençons par le lecteur, c'est le plus facile : il faut que celui-ci soit satisfait mais pas comblé, avec une petite touche de frustration qui lui donnera envie de lire autre chose du même écrivain. Qu'il soit content, que le message l'ait touché et qu'il veuille y revenir.

Bon d'accord. Et pour l'auteur ? Pour moi, donc, en l'occurrence. Finalement, ce n'est pas si éloigné : je dois avoir l'impression d'une conclusion, d'un terme, d'un objectif atteint, mais rien de définitif. Une mort qui laisse entrevoir une autre dimension. Une vie après la vie. Les livres qu'on écrit sont en fait comme des costumes que l'on revêt et que l'on ôte, des peaux dans lesquelles nous nous glissons, l'une après l'autre, un peu comme des incarnations qui se succèdent avant que nous parvenions à... à je ne sais pas quoi, je verrai bien quand j'y serai !



Donc la fin de chaque histoire se présente un peu comme une porte ouverte sur la prochaine, bien que l'on ne sache pas la plupart du temps ce que sera la suivante. Et ça fait peur autant que ça fait plaisir. Il faut donc prendre son temps et bien fignoler, aller au bout, déployer ses ailes aussi grandes que possible pour ne pas avoir de regrets et dévider tous les fils de la pelote. Tout compte fait, écrire la fin d'un roman est sans doute le moment le plus intense de l'aventure, car on sait qu'alors on se jette à l'eau, ou plus exactement on jette à la mer cette bouteille avec nos mots dedans, et qu'ils ne nous appartiennent plus. Ils sont maintenant pour ceux qui les liront, peut-être, et qui les aimeront, ou pas.

C'est donc à ça que je me prépare : ciseler les phrases, ajuster les chapitres, emboîter les évènements pour que l'histoire prenne son sens... Ensuite, le roman ne sera pas terminé pour autant : il y aura un gros boulot de relecture, de vérification, de ratures, de changements, avant que je ne puisse dire, voilà, c'est fini ! Alors la dernière ligne droite va me faire faire encore un bout de chemin avec vous ! 

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