mardi 31 mai 2016

Journal d'une grossesse littéraire, chapitre 17 : relecture et corrections.

On pourrait penser 1) que c'est l'étape finale 2) que je suis super contente...
Mais non.
D'abord, même si ça sent la fin, ce n'est pas vraiment fini, parce ce que c'est sans doute le plus difficile : se relire, avec l'impression que non, ce n'est pas si bon que ça, que ça ne va intéresser personne, que c'est limite ennuyeux, et puis il y a plein de défauts, on n'arrivera jamais à tous les corriger, etc. Même si on laisse reposer plusieurs jours avant de relire, on a du mal à prendre du recul, on voit surtout les défauts, mis à part quelques passages où il m'est arrivé de penser : ah ça c'est bien !

Ensuite, je ne suis pas super contente : avoir presque fini, c'est un vide. Puisque j'ai choisi comme image celle de la grossesse, autant continuer dans la foulée ! Le baby-blues, tout le monde connait : on tient son bébé, il est beau et tout et tout, mais on est vide de son poids, de ses mouvements, de sa vie en nous. Alors pour un bouquin vous imaginez ? Rien ne le remplace puisqu'il n'est pas encore publié, il ne le sera peut-être jamais, il n'existe pas vraiment, et il n'y a rien qui ait pris sa place dans ma tête.



Donc, la seule solution actuelle c'est de m'appliquer à le rendre encore plus beau (ça, c'est vrai qu'avec un vrai bébé c'est impossible !), de le fignoler, de changer des mots, de rajouter des phrases : on ne peut absolument pas faire autrement, parce que quand on relit les pages du début, on connait la fin et du coup ça peut demander des ajustements, des précisions, des modifications. Et finalement, même si ça n'est pas facile, c'est une période assez intéressante de la création, un peu comme un sculpteur qui va affiner un trait du visage, ou un maitre-queux qui ajoute un peu de sel ou une épice à sa super préparation.

J'en suis donc là : j'ai imprimé, je relis, et je mets des annotations, je réécris des passages, je modifie des adjectifs, je change des prénoms. C'est un peu comme une deuxième écriture, et finalement ça me plait, parce que ça évite de couper le cordon brutalement, c'est juste un début de séparation. Pour mes précédents romans, j'avais passé beaucoup moins de temps pour cette étape, et là j'ai bien l'intention de ne pas me presser, de suivre mon intuition et de faire ce chemin pas à pas pour que le résultat soit le meilleur possible. Allez, j'y retourne !

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