Qu'est-ce qui fait la particularité de l'écriture (littérature, poésie) par rapport aux autres arts ? J'imagine que des gens plus illustres que moi se sont penchés sur la question, mais pour moi elle ne m'était jamais venue sous cette forme. Pourquoi l'écriture (j'emploie ce terme pour plus de facilité mais vous avez bien compris qu'il recouvre des domaines à la fois distincts mais proches) ne peut pas vraiment se comparer à la peinture, à la sculpture, à la musique, à la photo, au cinéma (encore que pour ce dernier exemple elle entre en ligne de compte...) ? Pour ces arts, on utilise des matériaux bien spécifiques, qui n'ont en général aucune fonction utilitaire dans le quotidien de la plupart des gens. La terre qu'on modèle, le tube de peinture, l'instrument dans lequel on souffle ou même les notes tracées par le compositeur font partie d'un domaine à part, ils relèvent déjà de l'univers artistique auquel ils prennent part.
Alors que les mots... Les mots nous baignent depuis notre plus tendre enfance, ils nous servent à demander à manger, à crier notre colère, à appeler notre mère, à engueuler nos copains, à faire la liste de courses, à nommer tout et n'importe quoi, du plus trivial au plus poétique, ils nous font souffrir et nous interdisent, nous encensent et nous interrogent, ils ont mille fonctions et mille usages, et aucune destination à devenir la matière d'un artiste quelconque.
Et pourtant ! Et pourtant, pour certains, pour quelques-uns, pour moi, ils sont magiques : justement parce qu'ils semblent a priori dénués de tout pouvoir de merveilleux, qu'ils sont simplement ces lettres qu'on apprend à assembler et à déchiffrer depuis le CP et même avant, qu'ils passent incognito dans la vie de tous les jours, qu'on les galvaude et qu'on les méprise parfois, qu'on les transforme, qu'on les maltraite, ils possèdent une puissance particulière, comme Cendrillon qui peut se transformer en princesse d'un coup de baguette magique.
Alors il suffit juste de s'emparer de la baguette magique, et les mots deviennent des merveilles, des trésors de douceur ou de violence, des générateurs d'images inédites, des créateurs de mondes, des accoucheurs d'univers. Ils nous emportent et nous font voyager, ils nous font rire et pleurer, ils consolent et enveloppent... Et surtout, ils appartiennent à tous, et tous peuvent les écrire et les lire, tous peuvent les tenir au bout de leurs stylos ou sur les touches de leur clavier, ou bien entre leurs mains et sous leurs yeux, ils sont un matériau qui est à la portée de chacun : il suffit de les aimer et de jouer avec !
Alors que les mots... Les mots nous baignent depuis notre plus tendre enfance, ils nous servent à demander à manger, à crier notre colère, à appeler notre mère, à engueuler nos copains, à faire la liste de courses, à nommer tout et n'importe quoi, du plus trivial au plus poétique, ils nous font souffrir et nous interdisent, nous encensent et nous interrogent, ils ont mille fonctions et mille usages, et aucune destination à devenir la matière d'un artiste quelconque.
Et pourtant ! Et pourtant, pour certains, pour quelques-uns, pour moi, ils sont magiques : justement parce qu'ils semblent a priori dénués de tout pouvoir de merveilleux, qu'ils sont simplement ces lettres qu'on apprend à assembler et à déchiffrer depuis le CP et même avant, qu'ils passent incognito dans la vie de tous les jours, qu'on les galvaude et qu'on les méprise parfois, qu'on les transforme, qu'on les maltraite, ils possèdent une puissance particulière, comme Cendrillon qui peut se transformer en princesse d'un coup de baguette magique.
Alors il suffit juste de s'emparer de la baguette magique, et les mots deviennent des merveilles, des trésors de douceur ou de violence, des générateurs d'images inédites, des créateurs de mondes, des accoucheurs d'univers. Ils nous emportent et nous font voyager, ils nous font rire et pleurer, ils consolent et enveloppent... Et surtout, ils appartiennent à tous, et tous peuvent les écrire et les lire, tous peuvent les tenir au bout de leurs stylos ou sur les touches de leur clavier, ou bien entre leurs mains et sous leurs yeux, ils sont un matériau qui est à la portée de chacun : il suffit de les aimer et de jouer avec !
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