lundi 7 décembre 2015

Journal d'une grossesse littéraire, chapitre 4. Garder le fil ou se disperser ?

Comme je me l'étais promis, j'écris tous les jours. Une phrase au minimum, mais la plupart du temps un paragraphe, et parfois une page.

Et comme prévu, j'avance sans plan : je sais juste comment ça va finir, à peu près, et je dois entre temps emprunter les chemins possibles pour me mener à cette fin inéluctable. C'est un peu comme si vous aviez un point de départ, mettons...Paris, et que vous deviez vous rendre à...Katmandou, sans prendre évidemment les routes les plus courtes, mais celles qui vous semblent les plus intéressantes, les plus jolies, les plus enrichissantes, les plus insolites. Vous allez très vite vous apercevoir que, à chaque bifurcation, plusieurs choix se présentent : le sentier qui monte, là, sauvage, escarpé, avec les montagnes au loin, ou la route plus facile, avec ses virages et ses bords ombragés ? Ah, les deux sont tentants, mais le premier va sans doute réserver des surprises, alors...je garde le fil ou je me disperse ?

J'ai pris le sentier, du coup j'ai découvert un gué au-dessus d'une rivière, et puis une grotte avec des salles sombres qui ont éveillé ma curiosité. Le problème, c'est que je ne sais pas du tout où je vais par là. Mais on ne revient pas en arrière, impossible. L'histoire s'est construite peu à peu sur ces voies parallèles, je retrouverai plus tard la route principale.

Plus loin, le problème se représentera à nouveau : dans un roman, la ligne droite n'est pas souvent le trajet que je préfère. Et ça finit d'ailleurs par ressembler bien plus à une toile d'araignée qu'à une carte routière, et même à une sorte de labyrinthe où même les parois étanches finissent par s'entrouvrir sur des issues secrètes. D'ailleurs, je ne suis pas vraiment sûre de choisir moi-même les trajectoires empruntées : très souvent, mes doigts pianotent sur le clavier sans que je les commande vraiment, comme s'ils étaient directement reliés à mon cerveau, à sa partie créative, et que j'ai très peu d'influence sur leur direction.

 Finalement, la première personne à qui je raconte mes histoires, c'est moi !

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