Il arrive toujours un moment dans un roman où vient sous la plume quelque chose qui ressemble à soi, à un morceau de sa vie, à une émotion réellement ressentie, à des évènements vécus. Enfin, je dis "toujours", mais évidemment je parle pour moi, je ne peux pas savoir pour les autres, je suis même certaine que pour quelques-uns les deux mondes sont complètement étanches : un univers romanesque d'un côté, et en face la vraie vie, avec rien qui ne fusionne jamais.
Bon, moi je ne peux pas. Je ne sais pas si c'est un bien ou un mal, je sais simplement que peu à peu, au fil de mes romans, je réussis aujourd'hui à me détacher de la réalité pour me plonger de plus en plus dans la fiction, et que c'est un vrai plaisir. Comme si le temps de l'introspection était terminé (presque) et que des voyages bien plus lointains s'ouvraient sous mes pas, sous mes ailes, me donnant une plus grande liberté, me permettant une véritable évasion, et une respiration bien plus profonde et plus ample.
Et pourtant. Même si les personnages de mes romans me ressemblent de moins en moins, même si je parviens maintenant à choisir, comme héros ou personnage principal, un homme, avec une personnalité à cent lieues de ce que je suis ou une vie sans aucun rapport avec ce que j'ai connu en vrai, je me surprends, au détour d'une phrase ou pour amorcer un chapitre, à puiser dans mon environnement ou dans mon passé un détail : un prénom, une préférence, une anecdote, le titre d'une chanson, un regret, un chiffre évocateur, la marque d'une voiture...
Cela peut être quelque chose de dérisoire, et pourtant ça a son importance. Un peu comme si ça ancrait (encrait ?) le récit dans une matière plus solide, ou que ça lui mettait un fil qui l'empêchait de partir dans la stratosphère, comme si je semais des indices pour que l'on sache (qui "on" ?) que je suis bien là entre ces lignes.
Comme si un peu de mon âme passait malgré moi dans la chair de mes histoires.
Bon, moi je ne peux pas. Je ne sais pas si c'est un bien ou un mal, je sais simplement que peu à peu, au fil de mes romans, je réussis aujourd'hui à me détacher de la réalité pour me plonger de plus en plus dans la fiction, et que c'est un vrai plaisir. Comme si le temps de l'introspection était terminé (presque) et que des voyages bien plus lointains s'ouvraient sous mes pas, sous mes ailes, me donnant une plus grande liberté, me permettant une véritable évasion, et une respiration bien plus profonde et plus ample.
Et pourtant. Même si les personnages de mes romans me ressemblent de moins en moins, même si je parviens maintenant à choisir, comme héros ou personnage principal, un homme, avec une personnalité à cent lieues de ce que je suis ou une vie sans aucun rapport avec ce que j'ai connu en vrai, je me surprends, au détour d'une phrase ou pour amorcer un chapitre, à puiser dans mon environnement ou dans mon passé un détail : un prénom, une préférence, une anecdote, le titre d'une chanson, un regret, un chiffre évocateur, la marque d'une voiture...
Cela peut être quelque chose de dérisoire, et pourtant ça a son importance. Un peu comme si ça ancrait (encrait ?) le récit dans une matière plus solide, ou que ça lui mettait un fil qui l'empêchait de partir dans la stratosphère, comme si je semais des indices pour que l'on sache (qui "on" ?) que je suis bien là entre ces lignes.
Comme si un peu de mon âme passait malgré moi dans la chair de mes histoires.
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