vendredi 6 novembre 2015

Pourquoi j'ai renoncé à l'auto-édition.

On ne peut pas tous, évidemment, se faire publier chez Gallimard ou Grasset...Quand je dis "on" je parle des obscurs, des timides, des discrets, des peu-sûrs-de-soi, des laborieux-mais-talentueux, des rêveurs, des utopistes, bref des auteurs qui ne sont pas mauvais mais qui ne sont pas assez culottés ou pas assez pistonnés pour se faire remarquer par les grosses maisons d'édition, celles qui ont pignon sur rue et qui sont inabordables. Je sais bien qu'il y une légende urbaine qui dit que certains auteurs débutants ont envoyé leur manuscrit par la poste chez l'un ou l'autre de ces Grands et ont eut l'heur de sortir du lot et de réunir l'unanimité du comité de lecture. Bon. Vrai ou pas, on s'en fout, on sait qu'il y en a 1000 fois (10 000 fois plus ?) plus qui ne reçoivent jamais de réponse, qui persévèrent, puis qui s'adressent à des maisons plus modestes, puis encore plus modestes, desquelles ils reçoivent des réponses négatives... et qui finissent par ne plus y croire.
Il y a alors (merci les nouvelles technologies) l'auto-édition, ou auto-publication. De nombreux sites dédiés à cet effet ont vu le jour ces dernières années, où l'on peut envoyer la maquette de son livre, choisir la couverture, le prix, se faire attribuer un n°ISBN (les auteurs me comprendront) et faire imprimer son livre en autant d'exemplaires qu'on en veut. Et ça parait magique. On se dit, et bien voilà, ça y est, mon livre existe, il est là, je le touche, je le vends, on va me lire, c'est génial. Oui, sauf que. Sauf que c'est pas si simple !
Evidemment, j'ai essayé. J'avais réussi à trouver un petit éditeur, mais je trouvais que ça ne se passait  pas comme je l'avais espéré, pas vraiment de promotion, pas de ventes ou très peu, donc pourquoi pas me débrouiller toute seule ? J'ai donc auto-publié mon second roman, "Qui cherche la lune". Mis à part que je ne suis pas très douée pour les manipulations informatiques et que ça m'a pris un certain temps, l'aspect matériel n'est finalement qu'un côté facile des choses. C'est après que ça se gâte, en tout cas pour moi.

Parce que quand on s'auto-édite, ça signifie que tout, je dis bien TOUT est sous notre responsabilité et à notre initiative : faire la pub, se faire connaitre, organiser des rencontres, des signatures, mettre le livre en avant, tenir les comptes, contacter des salons, etc, etc. C'est un métier. Et moi, je ne sais pas faire. Et surtout, ça ne me plait pas du tout, je n'aime pas ça, ça me GAVE ! Je ne sais même pas combien j'ai vendu d'exemplaires de ce roman, le prix que ça m'a coûté ni ce que ça m'a rapporté (très très peu, ça je le sais...).
Alors je laisse ça aux autres. Moi j'aime bien quand mon éditrice m'envoie des mails pour me demander mon avis, pour me proposer un salon, ou qu'elle me téléphone pour parler de la couverture de mon bouquin. J'aime bien sentir qu'elle est professionnelle et qu'elle sait de quoi elle parle, qu'elle a des projets pour mettre ses auteurs en vedette. C'est une petite maison d'édition mais ce n'est pas grave, c'est même mieux à certains égards, on est presque en famille. Et comme de toute façon je n'écris pas pour devenir riche (bon, si ça arrive je ne me plaindrai pas non plus) je préfère me laisser porter pour cette facette des choses, le côté commercial, marketing, technique, etc, et garder mon énergie pour...ECRIRE ! 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire