mardi 3 novembre 2015

Des prix (Goncourt, Renaudot, Fémina, etc.) et autres récompenses

Dur dur l'automne pour les auteurs obscurs dont je suis... En même temps que la pluie, les feuilles qui tombent et les frimas qui s'installent, c'est l'époque des prix littéraires. Loin de moi l'intention d'évoquer ici les éventuelles magouilles, les relations louches entre éditeurs et auteurs, les enjeux économiques et autres glauques ressorts plus ou moins cachés ! Je veux juste soulever ici une question que se posent sans doute les autres écrivains inconnus ou peu connus, en tout cas moi je me la pose : comment continuer à écrire quand on semble se mesurer à des poids lourds comme ceux qui prétendent à un de ces prix si convoités ? Même si on sait que jamais on ne sera en concurrence avec eux (en tout cas moi je le sais...), même si nos univers sont à des années-lumière les uns des autres, on ne peut s'empêcher de faire des comparaisons : à côté de telles célébrités, peut-on aussi se nommer "auteur" ou "écrivain" ? est-il légitime de continuer à se confronter à la page blanche, à y laisser nos traces ? nos mots ont-ils autant de valeur que les leurs ? peut-on après leur nomination persévérer, inventer des histoires, construire des récits, alors qu'on sait bien que jamais on n'aura notre nom à la une des journaux ?
D'un seul coup, il peut nous sembler vain de nous remettre à l'ouvrage, et dérisoires paraissent nos lignes accumulées jour après jour, et pourtant... Ecrire, pour un auteur, est-ce chercher la récompense, comme lorsqu'on rend notre copie à l'école ? Ou bien est-ce tout simplement répondre à une urgence interne qui fait que si l'on n'écrit pas on vit moins, ou moins bien ? Est-ce que c'est obtenir la consécration offerte par un jury de gens triés sur le volet ou juste savoir que l'on a su éveiller l'émotion de M.X ou MmeY chez qui nos mots ont fait écho ? Evidemment, l'un n'empêche pas l'autre, et il est des prix qui emportent l'adhésion des uns et des autres...Mais pour ceux-là, combien de textes inconnus qui ne font que quelques ronds dans l'eau, jolies ondes juste ressenties par un public quasi confidentiel ? Tant pis ! C'est sûr, j'aurais bien aimé avoir un prix, un jour, mais ne pas en avoir ne me fera pas arrêter d'écrire, ni de tenter de toucher les quelques rares qui me lisent. Je ne sais pas exactement où cela me mène : il y a longtemps que j'ai délaissé les podiums pour les chemins de traverse, et aux médailles je préfère aujourd'hui les feuilles mortes et les fleurs sauvages. 

2 commentaires:

  1. J'attribue le Grand Prix d'Honneur des Sorcières auteures à Cathy Borie pour l'ensemble de son oeuvre. Na.

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  2. ah yes ! celui-là je le veux bien !

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